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Bande dessinée et représentation de soi
Pays : Suisse, Chêne-Bourg
Editeur : Georg
Collection : L'Équinoxe
Année d'édition : 2015
Première édition : 2015
15,5 x 24,5 cm - 560 gr
Langue : Français
ISBN : 9782825710388
Description : Ouvrages in-octavo, immédiatement reconnaissables à leur couverture souple striée de lignes horizontales alternativement grises et blanches, les livres de la collections de sciences humaines « L'Équinoxe » de la maison suisse Georg s'identifient au premier coup d'œil. Ce sont des objets plaisant à lire et à tenir en main. Le grand rabat qui plonge jusqu'à la reliure soutient le livre tout en restant souple. Les marges sont généreuses et accueillent le pouce qui tient les pages sans l'obliger à se poser à cheval sur le vide ou sur le texte. C'est d'une belle manière classique que le maquettiste suisse Hans Christian Weidmann compose le texte des articles du livre : lettrines discrètes en ouverture de chapitre, alinéas marqués mais qui ont le bon goût de disparaître après un intertitre, notes renvoyées en fin d'article ce qui n'est pas des plus aisés à la lecture mais reste judicieux dans le cas des ouvrages collectifs qui enchaînent les textes d'auteurs et de sujets différents. Signalons encore l'élégances de la pratique des ligatures entre certaines paires de lettres (c et t, s et t). Côté illustration, cette collection académique est généreuse sans être exubérante, s'autorisant la couleur quand il le faut, et n'oubliant jamais les légendes scrupuleusement datées. Du beau travail.
Ouvrages in-octavo, immédiatement reconnaissables à leur couverture souple striée de lignes horizontales alternativement grises et blanches, les livres de la collections de sciences humaines « L'Équinoxe » de la maison suisse Georg s'identifient au premier coup d'œil. Ce sont des objets plaisant à lire et à tenir en main. Le grand rabat qui plonge jusqu'à la reliure soutient le livre tout en restant souple. Les marges sont généreuses et accueillent le pouce qui tient les pages sans l'obliger à se poser à cheval sur le vide ou sur le texte. C'est d'une belle manière classique que le maquettiste suisse Hans Christian Weidmann compose le texte des articles du livre : lettrines discrètes en ouverture de chapitre, alinéas marqués mais qui ont le bon goût de disparaître après un intertitre, notes renvoyées en fin d'article ce qui n'est pas des plus aisés à la lecture mais reste judicieux dans le cas des ouvrages collectifs qui enchaînent les textes d'auteurs et de sujets différents. Signalons encore l'élégances de la pratique des ligatures entre certaines paires de lettres (c et t, s et t). Côté illustration, cette collection académique est généreuse sans être exubérante, s'autorisant la couleur quand il le faut, et n'oubliant jamais les légendes scrupuleusement datées. Du beau travail.
Notule de lecture de Harry Morgan et Manuel Hirtz :
« Plus que de proposer une frise chronologique de l’autobiographie dessinée, ou de retracer l’histoire d’un genre au sein d’un médium, cet ouvrage dresse au gré de ses quinze chapitres une sorte de cartographie des diverses pratiques autobiographiques en œuvre, qu’il s’agisse de l’écriture de soi, du témoignage, de la BD-reportage, de l’autofiction ou du rapport à la littérature ou à l’histoire. »
L'ouvrage s'ouvre sur des réflexions sur le genre autobiographique dans la continuité du père fondateur de la théorie de l’autobiographie, Philippe Lejeune. Sse détache de ce premier ensemble l’article de Thierry Groensteen « Problèmes de l’autoreprésentation ».
On passe à diverses études monographiques dont on retiendra notamment les aperçus de Harry Morgan sur le dessinateur underground Rory Hayes, créateur d’un étonnant univers ou des ours en peluche se débattent dans l’univers des comics d’horreur, ceux de Pierre Fresnault sur le Persépolis de Marjane Satrapi et ceux de Jacques Samson sur Aller-Retour de Frédéric Bézian.
Source : The Adamatine - (c) Harry Morgan et Manuel Hirtz
Avant-propos [Philippe Lejeune] p. 11
Introduction. Et moi, émoi ! [Viviane Alary, Danielle Corrado, Benoît Mitaine] p. 13
.
RÉFLEXIONS SUR LE GENRE AUTOBIOGRAPHIQUE
Se donner un genre. Grandeur et décadence de l’autobiographie dessinée [Laurent Gerbier] p. 29
. L’autobiographie contre le genre p. 31
. Grandeur et décadence de l’autobiographie dessinée p. 34
. Le « genre autobiographique », entre arts et biologie p. 38
. Conclusion : le métabolisme culturel et ses dissidents p. 43
Problèmes de l’autoreprésentation [Thierry Groensteen] p. 47
L’autobiographie : pour un renouveau éditorial ? [Benoît Berthou] p. 62
. L’autobiographie : une appellation ? p. 63
. Une édition « indépendante » et autobiographique ? p. 65
. L’autobiographie : un modèle économique ? p. 68
. L’autobiographie : une rupture éditoriale p. 70
. La « non-identité » : un secteur éditorial p. 72
. L’autobiographie : une pagaille p. 74
. Un pacte autoéditorial ? p. 76
L’autobiographie dessinée en terres ibériques [Viviane Alary, Danielle Corrado] p. 81
. L’émergence de la pratique autobiographique p. 82
. Panorama actuel p. 87
. Les petits théâtres du moi p. 96
.
CONTOURS D'UN GENRE EN EXTENSION
Quino en kaléidoscope. La construction de la figure de l’humoriste entre autobiographie et autoreprésentation [Claire Latxague] p. 107
. Guille ou la transécriture de soi p. 111
. Entre humilité et revendication de son art p. 116
De Pooh Rass à Popoff Hayes le toxico ou comment on devient ours. Traces de l'enfance et récit confessionnel chez un dessinateur underground [Harry Morgan] p. 123
. Entre pathographie et pulps p. 125
. L’autographie contre l’autobiographie p. 126
. L’aspect confessionnel des récits canoniques p. 127
Discours et métaphores visuelles dans l’œuvre de Justin Green [Irene Costa Mendia] p. 137
. Méthodologie p. 138
. Hypothèse et objectifs p. 139
Les traces de soi. La transmédiation du moi-graphique dans American Splendor [Alfredo Guzman Tinajero] p. 154
Au nom du père ou les « autobiographies » de ceux qui ne dessinent pas (Altarriba, Gallardo, Spiegelman, Tardi) [Benoît Mitaine] p. 171
. De Mauss à Maus p. 174
. « Mon père, que je suis désormais » p. 176
L’autobiographie comme agenda identitaire. L'Ascension du Haut Mal de David B [Philippe Marion]. p. 195
. Gravure et graphiation autobiographique p. 199
. Tensions et variations idéographiques p. 202
. Un idéographe de l’identité p. 206
. Les mots pris à l’image : une rhétorique du souvenir p. 207
. Figures de la bête p. 212
Persepolis : une autobiographie ou la véracité d’un témoignage [Pierre Fresnault-Deruelle] p. 216
. Résumé de l’œuvre p. 216
. L’analyse p. 217
Bandes dessinées et planches-contacts. Croisement pour un récit à la première personne [Danièle Méaux] p. 225
. Indécision générique p. 226
. Impureté p. 230
. Figures du moi p. 233
. Epaisseur de temps p. 237
Un pacte nettoyé de ses chimères. L'Apprenti de Lucas Méthé [Catherine Mao] p. 241
. Le projet de « ne plus être dupe » p. 243
. Transparence et opacité du pacte de vérité p. 244
. Le démêlement de la triade p. 247
. Autoportrait de l’artiste en auteur p. 248
Tangles de Sarah Leavitt ou le récit d’une mère qui disparaît. Autobiographie et maladie chronique [Lucia Miranda-Morla] p. 256
. L’auteure, la mémoire et le médium p. 257
. La recréation de la figure maternelle à travers la structure d’une bande dessinée p. 259
. Traits de femmes : l’autoreprésentation ou la rébellion du soi dans les connexions et déconnexions familiales p. 265
. La couverture de Tangles p. 267
L’écobiographie en bande dessinée [Jacques Samson] p. 271
. Un territoire mental p. 273
. Une figure d’emmêlement avec le monde p. 275
. Suspension temporelle p. 277
. Une chambre d’échos p. 281
. Quelques pages remarquables p. 283
.
Les auteurs p. 291
Table des matières p. 297
Genre mineur apparu dans les années 70 dans des revues underground américaines, l’autobiographie est devenue, quelque quatre décennies plus tard, un genre majeur de la bande dessinée actuelle.
Née comme un exutoire sous la plume de jeunes gens en rupture de ban débordés par les émois de leur Moi, cette mise en scène de l’intime aux vertus cathartiques fait d’abord figure de mauvais genre, voire de genre rebelle par rapport aux schémas classiques de production en vigueur à cette époque. Ce trait de caractère disruptif se retrouvera tout autant dans la première vague autobiographique européenne des années 90 qui plaidera à son tour l’urgence du renouveau. La vague contre-culturelle, avec le temps, est devenue vogue commerciale et a bouleversé le paysage bédéistique au point de le faire entrer dans un nouveau paradigme : celui de l’ère du Je ?
Plus que de proposer une frise chronologique de l’autobiographie dessinée ou de retracer l’histoire d’un genre au sein d’un médium, cet ouvrage dresse au gré de ses quinze chapitres une sorte de cartographie des diverses pratiques autobiographiques en œuvre, qu’il s’agisse de l’écriture de soi, du témoignage, de la bd-reportage, de l’autofiction ou du rapport à la littérature ou à l’histoire. Ces plus de quarante années de représentation graphique du Moi ont produit un corpus d’une telle richesse esthétique et thématique que plus que jamais à nos yeux s’impose le terme, en deux mots et au pluriel, d’autobio-graphismes.
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