

Urbaine tragédie
Pays : France, Lyon
Editeur : Les Moutons électriques
Collection : Bibliothèque des Mirroirs
Année d'édition : 2011
Première édition : 2011
212 pages
21 x 17 cm - 375 gr
Langue : Français
ISBN : 9782361830496
Un ouvrage reprenant l'aspect des autres titres de la « Bibliothèque des Mirroirs », laquelle se consacre aux auteurs de bande dessinée, essentiellement anglo-saxons. Format presque carré, couverture souple dont les larges rabats plongent vers la reliure, dos carré collé, premières pages en couleur sur un papier glacé (le reste est en noir et blanc), composition sur deux colonnes, reproductions nombreuses (légendées mais non datées), ne sortant jamais de leur rôle d'illustration. L'ouvrage dispose d'une table des matières (peu précise au regard de tous les titres qui structurent le texte) et d'un index. Signalons pour terminer les toujours très belles couvertures de la collection, celle-ci ne faisant pas exception. Mis côte à côte, tous ces livres forment une splendide fresque.
Notule de Harry Morgan et Manuel Hirtz :
Jean-Marc Lainé propose tour à tour un historique scrupuleux des travaux de Frank Miller, une introduction au « Millerverse », un catalogue descriptif des sujets fétiches du dessinateur, le roman noir, le Japon, le catholicisme, les médias, etc. Ajouter un consistant chapitre sur Miller et la politique, où l’auteur du Dark Knight est décrit comme un individualiste de droite. Jean-Marc Lainé achève sur les rapports de Miller avec le cinéma.
On regrettera que notre auteur ne dégage pas plus nettement ses conclusions. Si nous lisons bien, à partir de Sin City, le dessinateur n’a plus fait que décliner son œuvre précédente. Ceci aurait gagné à être dit clairement.
On eût également apprécié que l’auteur fît jouer entre elles certaines de ses analyses. Il nous dit fort justement que Miller est un disciple de Steve Ditko. Il constate d’autre part que le protagoniste de Sin City est graphiquement apparenté aux personnages de Jack Kirby. Mais dès lors, cette dichotomie-même n’est-elle pas à l’origine de la tension dramatique de Sin City ? M. Lainé se garde bien de conclure.
Source : The Adamantine - (c) Harry Morgan et Manuel Hirtz
1. Introduction p. 7
2. Parcours en ombres chinoises p. 11Premiers pas p. 11
Les années Marvel p. 15
Le justicier aveugle p. 23
Vers d'autres horizons p. 29
Collaborations diverses p. 35
Rêve hollywoodien p. 41
La ville du péché p. 44
Le sale gosse p. 48
Pendant ce temps, au cinéma... p 533. Bienvenue dans le Millerverse p. 55
Un style, un ton p. 56
Le petit monde de Dardevil p. 60
Pendant ce temps, à Gotham City... p.63
Le rire de Miller p. 67
Un univers indépendant p. 72
4. Thématiques milleriennes majeures p. 77Roman noir p. 77
Japon exotique, Japon fascinant p. 83
Motifs catholiques p. 90
Psychologie p. 95
Tempête médiatique p. 103
Le creuset urbain de la corruption p. 109
Méfiance envers les pouvoirs publics p. 114
La violence et la mort p. 117
Le mythe du héros p. 125
Homophobie p. 132
5. Miller et la politique p. 141Conscience de classe p. 141
Patriotisme p. 145
Leaders politiques p. 149
Corruption physique p. 153
L'émergence d'une pensée fasciste p. 157
D'un Dark Knight [à] l'autre p. 166
Fascination pour les pionniers p. 170
La peur comme fondation d'un style p. 172
Miller contre la censure p. 178
6. Miller et le cinéma p. 183Robocop et ses désillusions p. 183
Rodriguez à Sin City p. 188
300 et le problème de l'adaptation p. 193
Le Spirit et le retournement thématique p. 194
Miller a-t-il encore quelque chose à dire p. 200
Miller, peintre des sentiments p. 202
7. Conclusion p. 205Peu d’auteurs de comic books ont suscité autant l’enthousiasme, le dénigrement et la polémique que Frank Miller. Encensé par la critique française à la fin des années 1980, il fut affublé de tous les qualificatifs. Anarchiste révolutionnaire pour les uns, conservateur réactionnaire pour les autres, Miller est sous le feu des projecteurs depuis trente ans.
Après avoir dépoussiéré des justiciers urbains comme Daredevil ou Batman, Frank Miller a imposé une nouvelle écriture, privilégiant la voix interne des personnages, un découpage aride et frénétique, et un engagement politique dont les super-héros n’étaient pas toujours coutumiers. Avec des œuvres plus personnelles, comme Give Me Liberty, Hard Boiled ou son cycle Sin City, l’auteur s’est définitivement imposé comme une voix forte dans le concert bruyant de l’édition américaine.
Pourtant, il ne fait désormais plus l’unanimité. Ses ratés esthétiques dans le milieu du cinéma, ses prises de positions en faveur du gouvernement conservateur américain, et l’esthétique crypto-fasciste dont il a fait l’un des jouets favoris de sa panoplie, ont attiré sur lui un regard moins amène : si le graphiste éveille toujours les louanges, le scénariste attire davantage les méfiances.
L’ancien enfant gâté des comic books continue son bonhomme de chemin, se lançant sans retenue dans les projets qui le motivent et faisant preuve d’un mauvais goût de garnement dont il ne s’est jamais départi.
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