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Pays : France, Paris
Editeur : PUF Presses Universitaires de France
Année d'édition : 2014
Première édition : 2014
278 pages
15 x 22 cm - 390 gr
Langue : Français
ISBN : 9782130631422
Format in-octavo, d'apparence simple et sobre derrière sa couverture souple blanche, seulement marquée d'un peu de rouge et de jaune. L'intérieur est monochrome, et l'absence totale d'illustration surprend. Quelques reproductions de cases n'auraient pas été inutiles. Composition classique et efficace, comme les Presses Universitaires de France savent les faire. Marges satisfaisantes, pavé de texte surmonté d'un rappel du titre du chapitre en pages impaires et éventuellement clôturé par des notes de bas de page. On regrette l'absence d'un index. La table des matières montre une profondeur de quatre niveaux de titres (parties, chapitres, paragraphes, sous-paragraphes). La prise en main du livre est agréable et dissimule légitimement un texte plus dense qu'on ne croirait, qui nécessitera plusieurs heures d'une lecture attentive.
Préface d’Anne Goscinny p. 9
Introduction p. 13
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PREMIÈRE PARTIE : LA FIXATION INFANTILE
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CHAPITRE 1 : LES RETARDS D’OBÉLIX p. 27
1. Oralité et agressivité p. 27
2. Le menhir, du stade anal au stade phallique p. 33
3. Idéfix, le compagnon de l’enfance p. 39
4. Obélix apprenti linguiste p. 43
5. Le principe de non-contradiction p. 45
6. « Ils sont fous ces Romains » : l’égocentrisme infantile p. 53
7. L’avènement du pouvoir de désigner p. 55
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CHAPITRE 2 : MALAISE DANS LA FILIATION p. 61
1. Les ennuis d’Obélix p. 62
2. Pépé et l’ancêtre : l’anti-Obélix p. 65
3. L’enlacement avec l’image maternelle p. 71
4. La chute dans la marmite : une naissance au principe du Père p. 76
5. Le collage à la marmite p. 80
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CHAPITRE 3 : OBÉLIX ET LES MARQUES DE LA SECONDE NAISSANCE p. 87
1. Le ventre, le menhir et les baffes p. 88
2. Idéfix, le gardien du lien aux racines p. 91
3. Le « sang-lier », un emblème généalogique p. 97
4. La potion magique : une intégration assumée du manque p. 105
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DEUXIÈME PARTIE : « ILS SONT FOUS, CES HUMAINS »
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CHAPITRE 1 : LA LOGIQUE NARCISSIQUE p. 115
1. La divination, piège du moi idéal p. 117
2. Obélix et les femmes p. 119
3. Le narcissisme au pouvoir : un danger social p. 124
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CHAPITRE 2 : LE DÉSIR MIMÉTIQUE p. 129
1. Détritus et le pouvoir de la calomnie p. 129
2. Obélix chef d’entreprise : la vanité d’être important p. 134
3. Le bouc émissaire, une solution à la crise mimétique ? p. 137
4. Assurancetourix : un faux bouc émissaire p. 141
5. La subversion du rapport au tiers p. 145
CHAPITRE 3 : LA RÉGRESSION PULSIONNELLE p. 1511. Les Normands et l’opacité corporelle p. 151
2. Le corps-objet p. 155
3. La régression de l’acte langagier à l’acte meurtrier p. 157
4. La critique du mimétisme d’apprentissage p. 161
5. La critique de l’accès victimaire à la raison p. 164
TROISIÈME PARTIE : LE PARCOURS DE LA RAISONCHAPITRE 1 : LA DIVISION DU SUJET p. 1731. La symbolisation du corps p. 173
. La baffe, une expulsion de la matière p. 173
. Le corps comme théâtre de signes p. 176
2. La séparation du mot et de la chose p. 180
. L’accès à l’arbitraire du signe p. 182
3. La division spéculaire p. 189
. Se séparer de son image p. 189
. Obélix acteur-miroir p. 194
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CHAPITRE 2 : LA FONCTION PARENTALE DU VILLAGE p. 201
1. La tripartition du druide, du barde et du chef p. 201
. Le druide : l’institution du lien au corps p. 202
. Le barde : l’institution du lien au langage p. 202
. L’adage du chef : l’institution du lien à l’image p. 204
2. Le village gaulois : une structure « sanctualisante » p. 210
. La symbolique généalogique p. 210
. La réaction fondamentaliste p. 213
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CHAPITRE 3 : LA CRITIQUE DE L’INDIVIDUALISME CONTEMPORAIN p. 221
1. Le Living Theatre d’Éléonoradus : une utopir anarchiste p. 223
2. Le spectre de l’enfant-problème p. 228
. Une fausse indépendance : l’exemple de Goudurix p. 229
. Une sourde sécession culturelle : Gracchus Quiquilfus p. 231
. La fabrique politique du client-roi p. 235
. Pépé, une figure de l’enfant-roi ? p. 240
3. La critique du « dépannage psy » p. 243
. Le dualisme behavioriste individu-société p. 244
. Le dualisme patient-thérapeute p. 246
. Une représentation problématique du principe du Père p. 249
. Vers une mise en perspective historique des maladies psychiques p. 251
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Conclusion p. 255
Bibliographie p. 265
Lorsque l’on demandait à René Goscinny quel personnage d’Astérix avait sa préférence, le scénariste répondait sans hésiter : « Obélix, car c’est celui qui a le plus de facettes, le plus de traits de caractère différents. » Naïf, brutal et psychologiquement fragile, Obélix est une figure enfantine dont la logique déconcertante nous renvoie sans cesse à l’histoire de notre propre développement. Et s’il fallait prendre ses mots d’enfant au sérieux ? Astérix en effet ne manque pas d’enfants terribles : une sorte de folie ordinaire hante littéralement les relations humaines. « Ils sont fous, ces humains », en conclut Obélix peut-être existe-t-il en effet une folie « normale », constitutive de l’homme, qui hante la vie de tous les jours ? Obélix l’enfant, Obélix le naïf, pourrait bien être alors, contre toute attente, le meilleur des guides, dans les méandres des logiques irréductibles qui hantent le développement de la personnalité.
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