Pays : France, Montrouge
Editeur : PLG
Collection : Mémoire vive
Année d'édition : 2008
Première édition : 2008
148 pages
24 x 16 cm - 470 gr
Langue : Français
ISBN : 9782917837009
Edmond Baudoin est un dessinateur considéré comme "charnière" par certains de ses pairs, tout particulièrement parmi ceux de la génération apparue en France au début des années quatre-vingt-dix. Ainsi, pour certains des fondateurs de L'Association, Baudoin est un prédécesseur, une main inclassable et inspiratrice. Il était judicieux qu'un livre s'attache à cet artiste hors norme. Qu'on le doive à la plume de Thierry Groensteen est un gage de qualité.
Le choix d'un papier légèrement gris, relayé par une teinte du même type en fond de couverture (souple), est intelligent. En procédant de la sorte, PLG a certainement voulu atténuer l'éclat puissant des noirs dont Baudoin est coutumier, sur le blanc d'un papier trop glacial. Un choix à l'opposé de celui que le même éditeur a fait pour sa monographie consacrée à Varenne. On appréciera. A noter : un carnet central de trente pages sur un papier recyclé, présentant des pages et des dessins inédits, réalisés en 1998 et 2007. Une bibliographie, mais pas d'index.
Notule de Harry Morgan :
Dans une belle étude rédigée — le cas est rarissime — à la première personne, Thierry Groensteen interroge tour à tour la dimension autobiographique de l'œuvre de Baudoin et son rapport à la mémoire et à la problématique du narrateur, la relation de l'artiste à ses modèles féminins, la traduction graphique du mouvement et de la danse, les aspects plastiques du trait au pinceau, la tension entre la liberté du trait et la contrainte du cadre, la célébration du corps, de la ville et de la nature, la présence de la peur.
C'est dire que l'on aborde des problèmes relevant d'un côté de la narratologie — y compris celui, classique, du « narrateur irresponsable » (unreliable narrator) — et de l'autre de la plastique (par exemple la production du gris par la technique dite du « pinceau sec »), l'un et l'autre de ces aspects révélant précisément en quoi l'œuvre de Baudoin est atypique dans le paysage de la bande dessinée : elle est moderne, tout simplement. Cette mise en lumière est d'autant plus remarquable que l'auteur ne cache pas par ailleurs ce que l'œuvre peut avoir de consensuel (hédonisme, féminisme, attention aux personnages de marginaux).
Le livre présente, en sandwich, trente pages inédites tirées des carnets de Baudoin.
Source : The Adamatine (c) Harry Morgan
Le con p. 11
Le mémorialiste p. 15
L’amant p. 35
L’artiste et le modèle p. 45
Les carnets 1998-2007 p. 49
Le fou de danse p. 81
Sisyphe p. 89
Le maître du pinceau p. 93
Noir, gris, couleur p. 101
La liberté dans le cadre p. 109
Le célébrant et l’indigné p. 115
La présence et la peur p. 127
Bibliographie p. 133
Inspirée par une longue complicité, cette étude rend hommage au dessinateur de Couma aco, Terrains vagues, Les Quatre Fleuves, Les Yeux dans le mur, et de plusieurs dizaines d’autres livres qui comptent parmi les plus sensibles de la bande dessinée contemporaine. Que ce soit sur la dimension autobiographique de l’oeuvre d’Edmond Baudoin, sur l’esthétique du trait de pinceau, sur la relation de l’artiste aux modèles féminins, sur la dignité qu’il prête aux personnages de marginaux et d’humiliés, sur la traduction graphique du mouvement et de la danse, Thierry Groensteen interroge avec finesse les enjeux d’une oeuvre qui se déploie ici dans toute sa cohérence. En plus de nombreux extraits des livres de Baudouin, le lecteur découvrira plus de trente pages inédites tirées de ses carnets.
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