

Essais sur les Comics
Pays : France
Editeur : Hachette
Collection : Hachette Essais
Année d'édition : 1977
Première édition : 1977
257 pages
14 x 22,5 cm - 400 gr
Langue : Français
ISBN : 9782010033681
On engagera cette description du livre de Pierre Fresnualt-Deruelle par un avertissement concernant son sous-titre : ici, le terme de « comics » ne doit pas être entendu comme désignant spécifiquement la littérature nord-américaine. C'est un simple synonyme de bande dessinée.
L'ouvrage est un in-octavo au dos carré sur lequel sont collés les huit cahiers qui regroupent les presque 250 pages, fermés par une couverture souple. La composition du texte est classique et plaisante ; elle ne déconcertera pas le lecteur qui tournera volontiers et sans peine les pages. Votre libraire préfère les paragraphes sans alinéas en début de chapitre, mais il ne s'en formalise pas outre mesure. Les notes sont renvoyées en bas de page, après un court filet. Quelques illustrations accompagnent le propos, dûment légendées, mais non datées, toutes en noir et blanc. La qualité de reproduction est généralement relativement mauvaise, mais elle suffit pour observer ce qui importe à Pierre Fresnault-Deruelle.
L'ensemble des textes est issu d'articles antérieurement écrits par Fresnault-Deruelle et regroupés ici, après un nouveau travail d'écriture, dans une des quatre parties qui organisent l'ouvrage, ou dans une des quatre annexes. Des articles publiés entre 1971 et 1975, notamment dans des revues comme La Revue d'esthétique, La Nouvelle critique, La Quinzaine littéraire, Le Magazine littéraire, Critique, Les Cahiers de linguistique appliquée et bien entendu Communications (y compris son numéro 24, pour la partie intitulée « Du linéaire au tabulaire »).
Notule de Harry Morgan et Manuel Hirtz (portant sur deux titres de Pierre Fresnault-Deruelle : La Chambre à bulles et Récits et discours par la bande) :
Il y a des morceaux de La Chambre à bulles dans Récits et discours par la bande et dans La Chambre à bulles des parties de Récits et discours par la bande. Et l’un et l’autre sont disponibles en pièces détachées dans diverses revues. Ces ouvrages, le premier pour les esprits éclairés, le second destiné à la plèbe, posent les bases d’un discours savant sur la bande dessinée. Des notions telles que le couple linéarité-tabularité ont fondé vingt ans de recherches et Fresnault a proposé une terminologie qui est à présent largement acceptée (récitatifs pour les carrés au sommet des cases).
On aurait mauvaise grâce, après cela, de chicaner Fresnault-Deruelle sur des détails de titres, d’auteurs ou de dates, écorchés, ou fautifs. Plus gênants sont l’absence de réelle érudition de l’auteur en matière de BD américaine et ses a priori négatifs vis-à-vis de cette littérature. Parfois pédant physicien (l’énergie potentielle, p. 135 de Récits et discours par la bande), parfois confus (ibid. description de l’espace habité par les personnages, où il mêle cadrage, vue subjective, miroirs ou écrans, trajectoires !), parfois contestable (il suppose (La Chambre à bulles) dans l’espace intericonique des Peanuts, une infinité de cases que nous ne voyons pas), Fresnault-Deruelle est toujours d’une lecture stimulante. Il reste néanmoins tributaire du matériel étudié (pour La Chambre à bulles, c’est le Charlie mensuel de Wolinski, Spirou, l’avant-garde de Losfeld), ce qui empêche une théorie générale.
Source : Le Petit Critique illustré - (c) PLG, Harry Morgan et Manuel Hirtz
Introduction p. 7
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PREMIÈRE PARTIE - COMIC BOOKS ET COMIC STRIPS p. 9
I. Le champ « stripologique » p. 11
II. Un phénomène socio-culturel p. 18
III. L'évolution d'un genre p. 26
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DEUXIÈME PARTIE - DU LINÉAIRE AU TABULAIRE p. 39
IV. Une unité commerciale de narration : la page p. 41
V. De la vignette à la page ou l'espace comme signifiant p. 53
. Le quadrillage orthogonal des planches p. 57
. Le récit disloqué p. 67
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TROISIÈME PARTIE - DU RÉGIME DU RÉCIT À LA « LOGIQUE GRAPHIQUE » p. 73
VI. Le scénario comme parenthèse p. 75
VII. La chronologie menacée p. 85
VIII. La logique graphique p. 93
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QUATRIÈME PARTIE - EN DEÇÀ DE LA FIGURATION, LA REPRÉSENTATION p. 103
IX. L'étrange et le discontinu p. 103
. La Confusion p. 109
X. Espace et narrativité p. 117
a. Espace interpersonnel p. 118
. L'espace sonore p. 120
. . Les ballons p. 120
. . Les paroles prononcées p. 124
. L'espace visuel p. 126
. L'espace tactile p. 132
. . La trajectoire p. 133
. . Le jeu des variables visuelles p. 134
. Le code linguistique p. 136
b. La couleur dans l'espace p. 143
XI. La visualisation des phénomènes sonores p. 169
. Le personnage B.D. et ses langages p. 170
. Aux frontières de la langue : quelques réflexions sur les onomatopées dans la bande dessinée p. 185
. . Le fait onomatopeïque p. 186
. . Structures onomatopéïques p. 190
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Annexe I - Les comics américains des années 30-40 p. 203
Annexe II - Servir ou se servir de la bande dessinée ? p. 212
Annexe III - La couleur dans la bande dessinée p. 226
Annexe IV - Les clichés dans la bande dessinée p. 238
Pré-texte du scénario, le récit, à la fois nécessaire et parasitaire, “aplatit” l'image qui finit, le plus souvent, par s'en laisser conter. Et d'ailleurs, les faits sont là : même sous la domination de l'histoire, l'image (et le texte) tiennent un discours symbolique qui, pour être discontinu, n'en contient pas moins une signification dont on pressent la “libération” à plus ou moins long terme.
Pierre Fresnault-Deruelle, maître-assistant à l'I.U.T. de Tours et spécialiste de la B.D. est déjà l'auteur de La bande dessinée, essai d'analyse sémiotique (Hachette).
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