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Un pont sur les étoiles
Pays : France, Paris
Editeur : Hors Collection
Année d'édition : 2019
Première édition : 2019
420 pages
155 x 240 cm - 850 gr
Langue : Français
ISBN : 9782258098541
Derrière une couverture d'Étienne Robial, qui reprend du service après avoir élaboré la maquette de Métal Hurlant, le livre est malheureusement assez laid. Le texte s'installe dans une typo bâton d'un gris plutôt clair, et peu agréable à la lecture en dépit d'un corps honorable. Le pavé de texte s'étale largement sur la page, compressant l'espace des marges, à l'exception de l'inférieure. Une volonté de modernisme transparaît de ces choix, peut-être même un principe mécanique, mais le résultat n'est finalement pas très attrayant. La typo n'est pas seulement laide, elle est déplacée et ne rend pas justice à Jean-Pierre Dionnet. Car si l'homme n'est pas grand, il dépasse de partout, en nuances, en pleins et en déliés, il laisse des ombres dans ses creux tandis que ses éminences sont en lumière. Tout sauf une ligne droite et simple, parfois prolongée d'une courbe uniforme.
Les chapitres sont brefs, mais nombreux : presque une centaine. La mémoire de Dionnet n'est pas une grandes fresque occupant tous les murs d'une cathédrale, où chaque détail serait minutieusement positionné. C'est plutôt une accumulation de souvenirs, mais aussi de points de vue, de considérations qu'on aurait cherché à ranger dans un ordre chronologique.
Pour accompagner ce long texte, un cahier central d'une grosse trentaine de pages regroupe près de 80 illustrations, des photos pour la plupart, rangées sous divers intitulés (« Famille », « La vie avant Métal Hurlant », « Aventures métalliques », etc.). Correctement reproduites, en couleur quand il le faut, ces illustrations sont accompagnées de légendes pointant les personnes qui figurent sur les photos, le copyright de l'image et, quelques fois, la date de référence. Un index aurait pu être utile, mais peut-être l'aurait-on trouvé prétentieux, ou déplacé.
Passeur de mondes p. 7
Un pas de côté p. 10
Enfances p. 14
Un livre par jour p. 21
Voyage au bout de la Creuse p. 27
L'homme de cristal p. 31
Le Mystère de la Vie p. 37
Je voudrais être noir p. 44
Mon père, ce héros p. 50
Napoléon, mon ancêtre p. 54
Illuminations p. 56
À nous deux, Paris p. 62
Jean Boullet, le Grand Initiateur p. 65
Profession : vendeur aux Puces p. 70
L'aventure Futuropolis p. 74
Maître Goimard p. 78
Sadoul, l'autre Jacques p. 83
La planète Bergier p. 89
Une soirée chez Druillet p. 94
La centrale d'énergie p. 98
Le trublion de la science-fiction p. 101
Y a-t-il un Dionnet dans Pilote ? p. 104
Un certain Grubert p. 111
Mes librairies p. 113
La chasse au Snark p. 124
New York, New York p. 136
Cambrioleur amateur p. 145
De Pilote à Métal p. 150
Génération Pilote p. 157
« Dionnet, Dionnet, Dionnet » répétait l'Écho p. 161
Éditorial de Métal hurlant n°1 (janvier 1975) p. 165
Métal hurlant n°1 p. 166
Arzach avant Arzach p. 169
Poïvet et Gillon, retour aux classiques p. 171
Métal hurlant, vers l'infini et au-delà p. 175
Nous sommes les Humanoïdes associés p. 179
Rock stars p. 181
Métal hurlant n°2 p. 184
L'âge d'or de la science-fiction p. 188
Métal hurlant n°3 p. 191
Mœbius vs Druillet p. 193
Métal hurlant n°4 p. 200
Mad Max, rendez-vous raté p. 202
Métal hurlant n°5 p. 204
Guêpière et talons hauts p. 206
The long Tomorrow p. 215
Blade Runner, Ici Même et la censure p. 218
Noir, c'est noir p. 222
Métal hurlant n°10 p. 226
Ah ! Nana p. 228
Les Yeux du chat ont disparu p. 233
Le jeune Chaland p. 235
Mad Max 3, séance de rattrapage p. 238
« Speed 17 », à toute berzingue p. 242
Mes nuits chez Castel p. 247
Les leçons du Professeur Choron p. 251
Alejandro Jodorowski, l'ange exterminateur p. 256
Impeccable ! p. 262
Une battle avec Mick p. 267
Comme une « Sex Machine » p. 269
Un lézard sous mon casque p. 275
Moi, le Latvérien p. 279
Ma frangine cocaïne p. 281
L'homme qui jetait des sorts p. 286
Heavy Métal p. 289
Vive la France ! p. 294
L'autre Staline p. 296
Un alien nommé Giger p. 298
Hugo Pratt à L'Huma p. 300
Une fable à la Corto p. 302
Une photo avec Bilal p. 304
Les copains d'abord p. 307
Y a-t-il un pilote dans Métal Hurlant ? p. 310
Hong Kong fou fou p. 321
Mes villes magiques : Tokyo p. 329
Sous le soleil de Valenciennes p. 334
Un moment de Calme p. 337
Retour à la vie p. 342
Mes villes magiques : Trieste p. 346
Ma vie, mon œuvre, etc. p. 352
L'homme à la moto p. 362
Ressusciter mes morts p. 365
Je suis un héros (de bande dessinée) p. 373
Mes villes magiques : Milan p. 376
Cinéma, cinémas p. 380
Interdit aux moins de seize ans p. 387
Le retour de la vengeance des séries p. 392
Mes villes magiques : Los Angeles p. 396
Le parrain p. 399
Famille, je vous aime p. 404
(A suivre) p. 408
.
Remerciements p. 413
Table des matières p. 415
« Un futur violent, sauvage, était ce qui attendait les hommes, beaucoup en eurent conscience avant même le déclenchement des premiers troubles : certaines publications comme Métal hurlant témoignent à cet égard d'une étrange préscience. »
Michel Houellebecq, La Possibilité d'une île
Voici enfin les mémoires de Jean-Pierre Dionnet, l'homme aux milles vies. Tout à tour vendeur aux Puces, libraire à l'enseigne de Futuropolis, réinventeur de la bande dessinée avec Métal Hurlant, scénariste, pirate de la télé, défenseur acharné du cinéma populaire et des séries à une époque où ces moyens d'expression étaient encore méprisés. Et, surtout, grand lecteur et infatigable passeur, amoureux fou de l'image sous toute ses formes, des livres, de BD, de roman noir et de science-fiction.
Jean-Pierre Dionnet évoque les rencontres qui ont changé le cours de son existence, de Jean Boullet à Jacques Goimard et de René Goscinny à Jean Giraud-Mœbius. Il raconte ses villes magiques et ses illuminations, ses rendez-vous manqués et ses quarts d'heure de gloire. Il rend hommage à ceux qui l'ont fait grandir, tandis que des monstres sacrés s'invitent dans le récit, de Jacques Bergier à Marlon Brando, de James Brown au Professeur Choron, de Philippe Druillet à Serge Gainsbourg ou de Stan Lee à Hugo Pratt, sans oublier Gwendoline ou le Major Grubert.
Mes Moires n'est pas seulement un recueil de souvenirs. C'est aussi un cri d'amour pour ces arts longtemps dits mineurs et qui sont devenus, grâce à des visionnaires comme Jean-Pierre Dionnet, des arts majeurs de notre temps.
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