Fanzinorama

Livre d'un format s'approchant du A4 (manque un gros centimètre dans la hauteur), couverture très souple en papier recyclé, légèrement pincée avant le dos, droit, contre lequel sont collés les 12 cahiers. Tout ceci est imprimé soigneusement, en quadrichromie, les reproductions de couvertures de fanzines occupant l'essentiel des pages. Le terme de fac-similé, employé en 4e de couverture, n'est pas vraiment approprié. Le blanc du papier est trop blanc pour être d'époque, tout particulièrement pour les fanzines ayant maintenant près de 40 ans d'âge : on n'y voit pas la pigmentation qui altère généralement le papier après quelques décennies, ni son jaunissement, pas plus qu'on n'y voit aperçoit les agrafes utilisées pour le brochage. Par ailleurs, certaines couvertures sont reproduites en noir et blanc, alors qu'elles étaient en couleur (Sapristi). Enfin, les couvertures sont reproduites sans égard pour leurs différences de taille, la plupart occupant tout l'espace de la page, quand bien même il en résulterait un format plus étendu qu'à l'origine. Ces choix dénaturant témoignent de la volonté de produire un beau livre, exploitant un corpus de qualité pour produire un ouvrage qu'il l'est tout autant, plus que de l'ambition de la transmission du travail initial. On peut encore s'en convaincre au vu des légendes : si elles reprennent systématiquement le titre de la publication (ce qui est judicieux, car ces titres ne sont pas toujours aisément repérables) et l'année de la parution, le nom de l'artiste à qui est due l'illustration n'est que trop peu cité, pas plus que les dimensions de l'objet. D'autres informations, certes utiles mais plus difficiles à obtenir, comme le lieu de publication et le tirage, sont également omises. L'absence d'index, et même de table des matières (alors que le livre est très clairement chapitré) sont d'autres marques de la volonté de faire un objet esthétique plus qu'un ouvrage à vocation scientifique.
Pour leur part, les textes, s'ils sont peu nombreux, ne sont pas inutiles, bien au contraire. Dus à Marie Bourguoin (qui n'est créditée que sur la garde, accompagné de Matthieu Rémy, dont on ignore en quoi il a collaboré à l'ouvrage), ceux-ci sont imprimés en caractères gros et noirs, sur une seule colonne, qui occupe toute la largeur de la page, le nombre des mots sur la ligne restant dans la fourchette lisible grâce à l'usage d'un corps important.