

L’invention de la bande dessinée
Pays : France, Paris
Editeur : Hermann
Collection : Savoir : sur l’art
Année d'édition : 1994
Première édition : 1994
245 pages
15 x 21 cm - 400 gr
Langue : Français
ISBN : 2705660146
Ce petit in-octavo de près de 250 pages bien tassée adopte résolument la forme qui convient à un livre que l'on doit aux « éditeurs des sciences et des arts ». La maquette est sobre, les illustrations (en noir et blanc ou en niveau de gris pour les photos), légendées pour la plupart, n'ont pas vocation à être spectaculaires mais à soutenir le propos. La couleur même du papier inspire la rigueur. La couverture est souple, imprimée en bichromie, le dos carré est collé. Bibliographie. Index.
Notule de Harry Morgan et Manuel Hirtz
Töpffer est une mine pour les théoriciens, l’Eisenstein du strip, puisqu’il ne se contente pas de dessiner (assez mal) des histoires en estampes, mais qu’il théorise, de surcroît, l’art de la narration en images. De plus, il faisait rire Goethe. Il est donc naturel qu’il soit considéré
comme le véritable inventeur de la bande dessinée. Les érudits Thierry Groensteen et Benoît Peeters se penchent, après une rapide histoire de la caricature, sur l’invention de la bande dessinée par notre Suisse,textes à l’appui, et en insistant tout particulièrement sur l’Essai de physiognomonie, reproduit in extenso.
Source : Le Petit critique illustré - (c) PLG, Harry Morgan et Manuel Hirtz
L'inventeur et le théoricien p. vii
Repères biogrpahiques p. xiiiI. Le visage et la ligne : zigzags töpfferiens p. 1
La physiognomonie réinventée p. 2
De Lavater à Darwin : petite histoire de la physiognomonie p. 2
De Balzac à Töpfer : du bon usage de la physiognomonie p. 6
Un nouveau langage p. 19
De Grandville à Töpffer : une forme mixte p. 19
De Töpffer à Moebius : les accidents du crayons p. 25
Aux sources de la ligne claire p. 31
De Töpffer à Cham : une maladresse précieuse p. 31
De Töpffer à Hergé : éloge de la lisibilité p. 36
La photographie ou le visage sans la ligne p. 43
De Daguerre à Töpffer : le crayon de la nature p. 43
De Gérôme à Nadar : ressemblances p. 46
De Töpffer à Bertillon : identités p. 55
Une pensée libératrice p. 63
II. Naissance d'un art p. 65La caricature et l'imagerie populaire avant 1830 p. 65
Rowlandson et Hogarth p. 68
Situation de la caricature européenne p. 76
D'Adam à Rodolphe p. 78
Mr Töpffer invente la bande dessinée p. 82
Maturation d'un genre p. 82
L'autographie : définitions et avantages p. 88
L'espace de la planche p. 93
Le héros et le type p. 98
Pourquoi la physiognomonie ? p. 104
La bande dessinée héritière de Töpffer ? p. 114
La carrière des histoires en estampes p. 116
Les premiers imitateurs p. 119
Cham, l'héritier fourvoyé p. 122
Des l'estampe au comics p. 128
Christophe rallume le feu qui couve p. 135
Töpffer vivant p. 138
III. Töpffer par lui-même p. 143Avertissement p. 143
Réflexions à propos d'un programme (extraits), 1836 p. 144
Notice sur l'Histoire de Mr Jabot, 1837 p. 161
Notice sur la contrefaçon de l'Histoire de Mr Jabot, 1839 p. 164
Notice sur les Essais d'autographie, 1842 p. 166
Correspondance avec Cham, 1844-1845 p. 174
Essai de physiognomonie, 1845 p. 174Annexe : Les bandes dessinées de Töpffer p. 227Bibliographie p. 239Index des noms propres p. 245C'est vraiment trop drôle, c'est étincelant de verve et d'esprit ! s'exclamait Goethe devant les albums de Töpffer, qu'il dégustait à petite dose, de peut d'attraper une indigestion d'idée.
Les albums d'"histoires en estampes" décrivant les aventure de Mr Jabot, de Mr Crépin, de Mr Cryptogame ou du Dr Festus ont fait les délices de plusieurs générations, pendant près d'un siècle. Rodolphe Töpffer est en fait l'inventeur de la bande dessinée.
Cet écrivain suisse, voyageur, critique d'art et pédagogue, 1799-1846, fut le contemporain du dessinateur français Grandville, que les surréalistes ont revendiqué pour ancêtre. Créateur d'un genre nouveau, Töpffer, quant à lui, maîtrisait les mots aussi bien que le dessin et les associait de manière inattendue.
Admirateur de Rabelais, de Molière et de Sterne, comme de Montaigne et de Rousseau, Töpffer explorait et commentait dans son œuvre la nature humaine avec autant de finesse que de perspicacité. Raisonnant sur les combinaisons de signes graphiques qui rendent compte des diverses expressions humaines, il apparaît comme l'un des meilleurs analystes de la physionomie. Son Essai de physiognomonie, repris ici, révèle un théoricien d'une étonnante clairvoyance, développant sous une forme accessible et amusante une œuvre stimulante. il laisse loin derrière lui l'imagerie populaire et préfigure la bande dessinée contemporaine dans son impact le plus général.
Thierry Groensteen, ancien rédacteur en chef des Cahiers de la Bande dessinée, est directeur du Musée de la Bande dessinée d'Angoulême : on lui doit plusieurs ouvrages sur le neuvième art.
Benoît Peeters est romancier, scénariste et critique ; il a publié divers ouvrages sur la bande dessinée.
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