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Pays : Belgique, Bruxelles
Editeur : Les Impressions nouvelles
Année d'édition : 2013
Première édition : 2013
288 pages
14,5 x 21 cm - 400 gr
Langue : Français
ISBN : 9782874491580
L'éditeur belge a choisi pour ce livre un format plus plaisant que le poche, mais sans cette sorte de prétention littéraire que peuvent affecter les in-octavo. Le résultat est plutôt sympathique et agréable. L'objet se prend très bien en main, allie l'indéniable densité de ce long entretien avec un abord facile, accentué encore par la couverture souple. Dedans, la maquettiste Mélanie Dufour affiche un talent sans emphase. Les marges cadrent avec justesse le pavé de texte, dont les lignes ne s'engagent pas dans le pli de la reliure. Entièrement imprimé en quadrichromie, le titre utilise avec intelligence un bleu cyan pour distinguer les questions de Thierry Groensteen, tout en laissant la primeur (le noir) aux réponses de Joann Sfar. L'objet est donc plus que convainquant. Pour ne pas paraître dithyrambiques, nous afficherons une moue dubitative devant le bleu-vert de la couverture, auquel nous ne trouvons pas de qualité. Mais c'est affaire de goût. Et puis, il manque un index, car Sfar comme Groensteen ne se privent pas de nombreuses références à d'autres artistes, de bande dessinée ou non, contemporains ou de générations précédentes.
Notule de lecture de Harry Morgan et Manuel Hirtz :
Luxueusement imprimé en couleur et muni d'une iconographie surabondante, ce livre d'entretiens propose une exploration méthodique de la personnalité et de la méthode du terrible graphomane qu'est l'auteur du Chat du rabbin. Si le plaisir du dessin est toujours au centre du propos, l'hyperactivité de l'auteur est aussi expliquée par des raisons biographiques (la mort de la mère). Sfar émerge finalement comme un personnage complexe. Favori des médias, passant de la bande dessinée au cinéma ou au roman avec la bénédiction de tous (alors qu'un auteur est normalement sévèrement tancé quand il sort de la case qui lui est assignée), Sfar est aussi en coquetterie avec le système médiatique qui l'adule et avec les bien-pensants qui constituent son lectorat (il est anticlérical, pense que l'activisme antiraciste de la LICRA est contre-productif, est sans aucune illusion sur l'islam, regrette avec un célèbre philosophe aujourd'hui défunt que « les journalistes aient pris le pouvoir »).
Source : The Adamantine - © Harry Morgan et Manuel Hirtz
INTRODUCTION p. 7
LEVER DE RIDEAU p. 10I. LA VIE p. 13
L’enfance, la jeunesse, le deuil p. 13
La judéité p. 24
Formation artistique p. 30
Philosophie p. 34
Les débuts p. 44
L’Association p. 52
La Thaïlande p. 55
La paternité p. 57
II. DES CARNETS AU JOURNAL DE MERDE p. 61Une drôle de drogue p. 61
Le domaine réservé p. 65
Le Journal de merde p. 75
Politique p. 81
III. LA FICTION p. 87Ossour Hyrsidoux p. 87
Principes d’écriture p. 90
Des chiens et des chats p. 110
S’adresser aux enfants p. 114
Le sexe de Pascin et celui du Mousquetaire p. 116
Donjon : le projet monstre p. 122
Le Chat du rabbin p. 130
Les Lumières de la France p. 142
Tokyo p. 148
Projets en cours p. 155
IV. LE DESSIN p. 161À la recherche du dessin juste p. 161
L’importance de l’outil p. 171
Dessiner la femme p. 174
Questions de méthode p. 180
Le dessin et la vie p. 193
La couleur p. 197
Le travail en atelier p. 203
Digression sur Moebius p. 205
Admirations p. 207
V. SUR D'AUTRES FRONTS p. 211La surchauffe p. 211
Le cinéma p. 241
L’exposition Georges Brassens p. 234
Les romans p. 234
Quelques notes de musique p. 252
VI. POUR CONCLURE p. 257Lecteur de bandes dessinées p. 257
Le rapport aux lecteurs p. 259
La fonction d’éditeur p. 263
Envoi p. 264
BIBLIOGRAPHIES p. 274Les livres de Joann Sfar p. 274
Les livres de Thierry Groensteen p. 282
La personnalité baroque de Joann Sfar domine le paysage de la création contemporaine en bande dessinée. En quinze ans de carrière, il a constamment été sous le feu des projecteurs, bâtissant une œuvre généreuse, tentaculaire, protéiforme. Le Chat du rabbin, Petit Vampire, Pascin, Donjon, Klezmer sont quelques-unes des œuvres phares d’un auteur qui ne cesse d’écrire, pour lui-même ou ses complices (David B, Emmanuel Guibert, Lewis Trondheim, Christophe Blain, José Luis Munuera, Hervé Tanquerelle, Pénélope Bagieu, Clément Oubrerie).
Sfar est aussi réalisateur de films (quatre César et un Grand Prix du festival d’Annecy), il est devenu directeur de collection chez Gallimard et commissaire d’exposition (Brassens à la Cité de la Musique), et il se prépare à investir massivement le champ romanesque.
Recordman des interviews, il va plus loin dans ce livre de conversations et se livre comme jamais. Thierry Groensteen l’interroge méthodiquement sur sa vie et son œuvre (l’explication par la biographie étant, chez Sfar, déterminante) et, en grand spécialiste de la bande dessinée, met le doigt sur tous les aspects de son art poétique, le faisant inlassablement parler de sa passion : le dessin.
Thierry Groensteen a dirigé les Cahiers de la bande dessinée dans les années quatre-vingt et le Musée de la bande dessinée d’Angoulême dans les années quatre-vingt-dix. Fondateur de la revue Neuvième Art et des éditions de l’An 2, il poursuit aujourd’hui son travail d’éditeur au sein du groupe Actes Sud, tout en enseignant à l’École supérieure de l’Image, à Angoulême. Il est l'auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine d'ouvrages sur l'histoire, l'esthétique ou la sémiologie de la bande dessinée, dont Système de la bande dessinée (PUF, 1999), Un objet culturel non identifié (L'An 2, 2006) et La Bande dessinée, mode d'emploi (Les Impressions Nouvelles, 2008).
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