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Pays : France
Editeur : Grasset
Année d'édition : 2003
Première édition : 1995
312 pages
14 x 22,5 cm - 380 gr
Langue : Français
ISBN : 2246462525
Publié par une maison qu'on connaît surtout pour la littérature générale, ce livre reprend logiquement les attributs de ce type d'ouvrages. D'un format in octavo, le titre est organisé autour d'un pavé de texte centré sur la page, ne s'engageant pas trop dans la marge intérieure. Aligné sur le miiieu du pavé de texte, l'en-tête rappelle simplement le titre du livre, "REISER". Le folio lui répond dans la marge du bas. Les chapitres sont courts, et s'enchaînent sans provoquer de passage sur une nouvelle page. Les illustrations peu nombreuses sont rassemblées dans un cahier central ; elles sont brièvement légendées, rarement datées ; elles apportent plus un complément au texte qu'un véritable soutien à l'argumentation. Les annotations renvoient directement en bas de page quand elles précisent le texte ; celles qui indiquent la source des citations sont numérotées par chapitre et regroupées en fin d'ouvrage, ce qui n'est pas très pratique. Tout ceci est logé sous une couverture souple, sur des pages coupées et collées contre le dos carré. Efficace, agréable, l'objet est fait pour être lu comme un roman.
Notule de lecture de Harry Morgan et Manuel Hirtz :
332 pages sur la vie et la carrière du grand génie - comme Coluche, trop tôt disparu, et dont il reste à éditer – scandaleux oubli d’une édition philistine – l’intégrale des croquis sur nappes en papier.
L'auteur ne se dégonfle pas et on comprend assez rapidement que la première couverture de Hara-kiri, c’est le vernissage de la Mona Lisa, que La Vie au grand air, c’est Les Fables de La Fontaine en mieux avec encore la Comédie humaine par-dessus le marché, et que le prix d’Angoulême, c’est André Gide recevant le Nobel. Quant aux petits camarades des éditions du Square, ce sont des géants d’une telle stature qu’à la pensée qu’ils marchent encore parmi nous, l’esprit s’effare.
Source : Le Petit Critique illustré - (c) PLG, Harry Morgan et Manuel Hirtz
Une nouvelle édition ? p. 9
Trois kilos six cents p. 13
Généalogie p. 14
Le roman des origines p. 15
Très petite enfance p. 18
Exils p. 20
La philosophie normande p. 23
La terre est basse, les chiffres copulent p. 24
Visites de Charlotte p. 26
Mystique p. 27
Feuilles mortes p. 28
Paris p. 29
A deux dans le garni p. 31
La famille Rumeurs p. 34
Ebloui p. 35
Premiers dessins p. 37
Roussillon p. 38
Chez Nicolas p. 40
Jocelyne p. 41
Premiers dessins publiés p. 42
Cavanna et Bernier, Zéro et Cordées p. 44
« Un grand type efflanqué, les cheveux taillés court sur un crâne rond, la bouille avenante, une ombre de moustache blonde » p. 46
Reiser et Cavanna p. 48
Enfin seul p. 50
Premier baiser p. 51
Hara-Kiri p. 53
La ligne Hara-Kiri p. 54
Pas terrible p. 57
Interdits p. 59
Le brigadier p. 62
Civil p. 63
Signé Reiser p. 65
Les frustrés p. 69
La botte allemande p. 71
Des idées, des idées de femmes p. 74
Leurs femmes p. 77
Encore interdits p. 79
A Pilote p. 81
Premier sang p. 83
Mai p. 86
Reiser en Amérique p. 89
Jocelyne et Léautaud p. 90
Animal, on est mal (Gérard Manset, 1968) p. 93
Crème Chantilly p. 95
Les architectes sont des cons p. 97
L'Hebdo Hara-Kiri p. 99
Le ghetto p. 104
Charlie Hebdo p. 106
A gauche, vers les femmes p. 108
Coluche, première p. 112
L'enfance ne le lâche pas p. 114
Il quitte Pilote p. 116
Zoo intime p. 117
La gueule ouverte p. 119
Soleil p. 123
Savant p. 128
Qui est Gros dégueulasse ? p. 130
Ni théâtre, ni cinéma p. 133
Nous l'avons presque violé p. 135
« C'est Broadway ! » p. 138
Le don de plaire p. 141
« Tu fais le bouquin, tu te démerdes ! » p. 144
Le monopole du cœur p. 147
Chez lui p. 149
La fille de l'air p. 152
Vignette p. 157
Charlie Hebdo, début de la fin p. 159
Le fion des victimes p. 163
Enfant de cœur p. 165
Arrête de pleurer p. 166
Rire et agir p. 169
Dans le décor p. 170
Ses maisons p. 176
Les « bouffeurs de carottes » p. 179
L'ère de la putréfaction p. 184
Jeanine p. 186
Frantz p. 187
La presse féminine se jette sur Reiser p. 191
Pourquoi ? p. 196
Angoulême-Chamrousse p. 199
Des vacances au Monde p. 202
Aux Seychelles, sans Margot p. 206
Coluche en sauveur p. 207
Chez Coluche, rue Gazan p. 209
La durée libertine p. 210
Couleur dans Charlie Hebdo p. 212
Aux Seychelles avec Georges Perec et Margot p. 213
Partouzard, moi ? p. 216
Rue des Plantes p. 219
Michèle p. 222
Mario Botta, l'architecte providentiel p. 225
Phantasmes p. 230
Voyages avec Michèle p. 234
Au Nouvel Observateur p. 235
Auschwitz p. 239
Charlie-Matin p. 240
Quarante ans p. 242
Changement de titre, de président p. 249
Sammeron p. 251
Ancien titre et nouvel éditeur p. 254
« Apostrophe » p. 257
Brassens est mort avant Charlie Hebdo p. 257
Venise p. 259
Perec p. 262
Voyages p. 263
Elles devaient jouer nues p. 264
La pose du chevalier p. 267
Conte et chanson p. 269
Reiser et Coluche, c'est trop p. 270
Messe de minuit p. 273
Rue des Archives p. 274
Douleurs p. 277
Les chaussures en croco p. 279
Stoïque face à la démente injustice p. 282
Les crocs p. 285
L'antimatière p. 287
Les fleurs du Mal p. 291
Œuvres de Reiser p. 295
Remerciements p. 297
Notes p. 299
Reiser est mort d'un cancer le 5 novembre 1983, à 42 ans. Quelques jours plus tard, Hara-Kiri, son journal fétiche, titrait : « Reiser va mieux, il est allée au cimetière à pied ».
Faux, Reiser n'a jamais trouvé le cimetière. Il hante encore notre époque. Il avait tout prévu, tout dessiné. Gros Dégueulasse, sa créature mythique, s'est réincarné en bobo, et tout le monde crie « Vive les femmes ! ».
Reiser a dépucelé le dessin d'humour. Utopiste, il a jonglé avec les idée et les fantasmes les plus fous. Mais que sait-on de la vie de cet orphelin, né d'une femme de ménage et d'un père inconnu qui alimenta toutes les rumeurs ? De la misère à la gloire, la route fut longue pour l'ancien grouillot des vins Nicolas. Elle croise la fabuleuse histoire bête et méchante d'Hara-Kiri et baigne dans le chaudron sensuel de Charlie Hebdo. Elle traverse la France coincée puis libertaire des années 60-70. C'est une vie illuminée par des femmes qui lui ont tout appris, sauf à dessiner - c'est lui qui les a dessinées, magnifiées.
Reiser, le plus drôle des voyeurs, fut le charme incarné. Il a inventé un trait. Il a échappé à tous en étant follement aimé. Il a violenté, ébloui notre imaginaire. « Je dessine le pire parce que j'aime le beau. » Il y a un mystère Reiser, que cette biographie entend révéler.
Jean-Marc Parisis est l'auteur de trois romans aux éditions Grasset : La Mélancolie des fast foods (1987), Le Lycée des artistes (1992, prix de la vocation), Depuis toute la vie (2000).
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