Pays : France
Editeur : Urban Comics
Collection : Urban Books
Année d'édition : 2017
Première édition : 2002
324 pages
24 x 32 cm - 2 100 gr
Langue : Français
ISBN : 9782365776349
Si l'ouvrage est avant tout une rétrospective visuelle de l'œuvre de John Buscema, il propose également, si l'on suit le cours de son texte, une biographie d'un artiste dont l'œuvre majeure reste l'interprétation du Conan de Robert Howard en bande dessinée, le plus souvent sur des scénarii de Roy Thomas. Florentino Florez s'attarde également à plusieurs reprises sur la question de l'encrage, les préférences de Buscema en la matière et, en définitive, les choix de l'éditeur (Alfredo Alcala, Ernie Chan, Sal Buscema ou encore Neal Adams). Les explications et les commentaires de l'auteur sur les transformations apportées au travail de John Buscema par ses encreurs ne sont pas de peu d'intérêt, d'autant qu'elles sont soutenues par les fac-similiés de nombreuses planches, encrées par différents artistes. Il devient ainsi possible de ses faire une idée des méthodes de chacun, et de ce qui en résulte.
Lorsqu'il en vient à la période déterminante de l'œuvre de Buscema, autrement dit la période Conan dans les années soixantes-dix, Florentino Florez questionne le travail de l'artiste, en s'arrêtant sur des passages qui lui paraissent remarquables, et en donnant les raisons de son admiration. En définitive, si Big John Buscema se veut un éloge de l'artiste américain, ce n'est pas un livre béat et apologétique. Il interroge les modalités de la production de l'artiste, relève les intérêts de son dessin sans en ignorer les faiblesses.
Gros et pesant volume, de plus de deux kilogrammes, appartenant à la catégorie des beaux livres, faisant par sa taille et par ses reproductions, l’éloge d’un artiste, en l’occurrence le très célèbre John Buscema. L’ouvrage, dont la traduction est à mettre au compte d’Urban Comics et de sa collection Urban Books, a été conçu à la suite d’une exposition rétrospective de l’œuvre de Buscema, installée en 2002 en Espagne à Gijon, première ville des Asturies, où se tenait alors un festival de bande dessinée. Cette exposition, qui célébrait l’artiste décédé la même année, succédait à une invitation faite à l’Américain, invité du festival en 1997. L’exposition, et par voie de conséquence le présent ouvrage, profita du prêt de nombreux documents originaux provenant de la collection de Michel Maillot. On s’en doute donc : l’ouvrage est très illustré. Les reproductions, fac-similés de planches, agrandissements d’imprimés, crayonnés, etc. sont de belles qualités et toujours légendées. Elles sont assurément l’un des points marquants de l’ouvrage. Petite ombre au tableau : l’encre a tendance à se déporter sur les marges de la page en vis-à-vis, qui souffre alors des traces peu élégantes, mais légères. Cela ne devra pas suffire toutefois pour renoncer à un ouvrage qui contentera sans aucun doute les amoureux d’un des grands auteurs classiques de la bande dessinée de super-héros et de fantaisie. Le texte présent quoique cédant devant le nombre des reproductions, coule sur une belle et unique colonne, large et tranquille, qui disparaît parfois sous les frondaisons de quelques pages habitées seulement d’images. Le caractère subordonné du texte, dans l’esprit des concepteurs du livre, apparaît notamment par l’absence de table des matières. Observation qui ne signifie nullement l’absence d’intérêt dudit texte. Tout ceci est cerclé d’une couverture heureusement bien cartonnée, pincée sur les bords de son dos bien droit. Un tranchefile, pas de ruban marque-page.
Notule de lecture de Franck Guigue :
Big John Buscema comme vous ne l’avez jamais vu !
Les hommages se suivent et ne se ressemblent pas. Après Jack Kirby, voilà les 90 ans d’un autre monstre sacré du comics qui sont fêtés avec la parution d’une superbe monographie grand format.
Giovanni Natale Buscema, de son vrai nom, est né le 11 décembre 1927 à Brooklyn. Passionné de dessin dès son plus jeune âge, il passe son temps à copier les comics comme Popeye, puis Superman. Plus tard, il découvre Michel Ange (une révélation), Degas, Rubens… mais aussi les grands classiques de l’illustration : N. C. Wyeth, Norman Rockwell, Dean Cornwell… Les journaux publient alors les strips de comics cultes réalisés par Harold Foster, Alex Raymond, Milton Caniff… qui vont fortement le marquer graphiquement. À 21 ans, John intègre Timely comics (futur Marvel) et va débuter une carrière qui va culminer dans les années soixante et soixante-dix sur les séries Avengers, Silver Surfer et Conan. Sans oublier Wolverine (Serval en français) à l’aube des années 90.
L’album : en 2009, a été organisé à Palma de Majorque (Espagne), l’une des plus importantes expositions consacrées à l’artiste. Un catalogue espagnol : Big John Buscema historietas i dibuixos a été édité à cette occasion et une réédition augmentée en espagnol et anglais a suivi en 2012.(1) C’est la traduction de ce dernier ouvrage, magnifique et imposant, qui nous est proposée aujourd’hui par Urban comics dans sa collection Urban Books (traduction de Jacques Collin).
328 pages en couleur reproduisant, la plupart du temps, en grand format des couvertures, des cases ou des planches originales entières, de toutes les périodes de l’auteur, proposées en regard des textes de Florentino Florez.(2) Des dessins rares sont aussi présentés.
Ce superbe album cartonné, divisé en 24 chapitres, est somptueusement illustré et documenté. Il s’accompagne d’une introduction de Dolorès, la femme de l’artiste, d’un avant-propos de Faustino Rodriguez Arbesu(3) et d’une bibliographie très complète réalisée par Michel Maillot, l’un des plus grands collectionneurs de l’œuvre de Buscema.
Édité dans la même collection, et à la suite de l’ouvrage de Mark Evanier sur Jack Kirby, celui-ci est davantage dans l’esprit et à l’image du magnifique catalogue consacré à Wallace Wood édité à l’occasion d’une autre exposition à Palma de Majorque (IDW/éditions Déesse, 2013). C’est un must have pour tous les fans de Buscema, de Conan, de comics, et encore plus simplement pour ceux de l’illustration en général. Vraiment big !
Franck GUIGUE
(1) Big John Buscema : Comics & Drawnings (Editions Déesse/IDW).
(2) L’auteur est critique, collectionneur, dessinateur et professeur de dessin, impliqué au sein de l’équipe de la revue spécialisée El Wendigo et du festival de comics de la principauté des Asturies. Il est aussi commissaire d’expositions au Casal Solleric de Palma.
(3) Directeur du magazine El Wendigo et du festival de la bande dessinée de la principauté des Asturies.
Source : BDZoom, 09/2017 (c) Franck Guigue
Introduction [Dolores Buscema] p. 5
Préface : John Buscema : l’artisan qui n’existait pas [Faustino Rodriguez Arbesu] p. 9
Préambule p. 13
Le fils d’un barbier p. 16
Les premiers pas p. 21
La fin d’une époque p. 29
Intermède publicitaire p. 36
Le retour au bercail p. 39
La méthode Marvel p. 51
« Avengers, rassemblement ! » p. 60
Prisonnier d’une autre planète p. 71
Je déteste Spider-Man ! p. 90
L’adieu au roi p. 117
Des temps barbares p. 143
Je suis Conan p. 161
Le grand John p. 179
Ces merveilleuses années p. 201
Le mystère Buscema p. 219
Tarzan à cinquante ans p. 225
L’art de John Buscema p. 237
Le lion en hiver p. 243
Interlude p. 255
Toujours en forme p. 257
Le grand final p. 275
La mort d’un artiste p. 287
Le plus grand p. 295
Prince Valiant, Conan… Et Popeye ! p. 203
Bibliographie p. 309
A l’origine des plus grands succès des années 1960-1970, celui que l’on ne tarda pas à surnommer « le Michel-Ange des comics » prêta son trait vif et élégant aux aventures de nombreux personnages, tels les Avengers, le Surfer d’Argent, Wolverine ou encore Conan, qu’il contribua à asseoir au rang d’icônes de la pop culture.
Enrichi de nombreux originaux ainsi que de croquis qui témoignent de la précision chirurgicale de son travail, cet ouvrage revient sur l’une des figures les plus emblématiques de l’industrie des comics, un illustrateur et créateur au style inimitable devenu une légende, qui laissa une empreinte indélébile dans l’histoire de la bande dessinée américaine.
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