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Une vie de dessinateur
Pays : France
Editeur : Gallimard
Année d'édition : 2018
Première édition : 2018
384 pages
24 x 29 cm - 1 800 gr
Langue : Français
ISBN : 9782072729195
Biographie hommage de Jean-Luc Porquet au dessinateur Cabu, prenant la forme d'un gros livre, particulièrement bien illustré, le format de l'ouvrage permettant de plus une superbe mise en valeur des dessins reproduits. Cet imposant ouvrage presque carré, pesant presque deux kilogrammes, est protégé par une couverture fortement cartonnée, au dos carré et pincé. Les seize cahiers collés sur le dos sont agrémentés d'un tranche-file. Dedans, le texte de Jean-Luc Poquet coule sur deux élégantes colonnes encadrées par de larges marges qui n'arrêtent pas les illustrations. La biographie est organisée en onze chapitres couvrant chacun une dizaine d'années, à l'exception de trois d'entre eux,qui s'attachent à des périodes plus courtes (le service militaire en Algérie, mai 68 et le 7 janvier 2015). Les trois derniers chapitres portent sur des périodes qui se recouvrent, et s'attachent donc plutôt à des facettes spécifiques de la vie de Cabu dans sa dernière partie (les voyages, Le Canard enchaîné et le deuxième Charlie Hebdo). Signalons encore que les chapitres s'achèvent sur quelques pages, titrées spécifiquement et imprimées sur un papier de couleur.
Les illustrations, fort bien reproduites et profitant du format de l'ouvrage, sont toutes légendées et datées. En alternant des images réalisées pour les nombreux et très variés employeurs de Cabu, on nous offre un superbe panorama de l'ampleur de ses talents artistiques. Mais les dessins de Cabu ne sont pas les seules images qui habitent le livre : on y trouve encore d'abondantes photos de l'artiste, parfois en compagnie de ses proches et collègues.
Une bibliographie, un index, des notes rassemblées en fin de volume.
On ne manquera pas d'apprendre, juste avant le colophon, que Cabu est une marque déposée. Pourquoi faut-il qu'une petite mention finale ternisse un beau livre ?
Notule de Harry Morgan et Manuel Hirtz :
« La vie d’un savant n’est autre chose d’ordinaire que le récit de ses travaux et de ses ouvrages » écrivait Louis Petit de Bachaumont. On peut dire la même chose d’un dessinateur, ce qui rend précaire le genre même de la biographie de dessinateur, une fois qu’on a tenu compte des figures obligées de l’exercice, le génie en herbe, le dessinateur consacré, etc. Dans un tel cadre, M. Jean-Luc Porquet se tire joliment d’embûche en dressant un portrait chaleureux de Cabu, qui échappe cependant à la tentation hagiographique. Tous les aspects de la carrière de Cabu sont pris en compte, de Hara Kiri à la participation à l’émission enfantine de Dorothée et à la double position à Charlie et au Canard. Les positions idéologiques du dessinateur sont éclaircies par la vie privée, en particulier l’enfance et l’adolescence dans un Châlons-sur-Marne à la fois idéalisé et considéré comme un repoussoir du fait de la domination des institutions, l’Église, l’armée, l'école. Le Cabu qui est décrit est paradoxalement un dessinateur peu politisé, qui réagit aux événements sur un plan personnel. Par exemple le promoteur immobilier est décrit comme un vautour non par anticapitalisme doctrinal mais parce qu’il est en train de détruire le cadre du Châlons mythifié de l’enfance du dessinateur. De même, l’antimilitarisme du dessinateur est une réaction directe à l’expérience de la conscription en Algérie. L’échec de Mai 68, considéré comme une révolution ratée, va entériner pour toute l’équipe de Hara Kiri le choix d’un contestation par le style de vie.
L’iconographie de Cabu une vie de dessinateur est pertinemment sélectionnée dans la pléthore de dessins et d'archives disponibles. Les erreurs sont contenues au minimum. On relèvera cependant que contrairement à ce qu’affirme l’auteur (p. 147) la loi de 1949 n’est pas durcie en 1958 pour comprendre les ouvrages et la presse pour adultes. Cette légende journalistique est apparemment intuable.
Source : The Adamantine, (c) PLG, Harry Morgan et Manuel Hirtz
« Cabu, te tire pas ! » p. 4
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1. Tout commence à Châlons (1938-1955) p. 49
Trenet et moi p. 46
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2. Les années d'apprentissage (1955-1958) p. 52
Hi de hi de hi de ho ! p. 64
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3. Vingt-sept mois d'Algérie (3/3/1958-6/6/1960) p. 70
À bas toutes les armées ! p. 104
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4. Les années Hara-Kiri / Pilote (1960-1968) p. 110
Le Grand Duduche p. 156
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5. Mai 68 p. 162
Cabu, dessinateur public p. 174
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6. Charlie Hebdo : treize ans de bonheur (1969-1982) p. 178
Cabu l'écolo p. 216
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7. Les années Dorothée (1978-1987) p. 222
La méthode à Cabu p. 246
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8. Cabu au Canard enchaîné (1982-2015) p. 252
Haro sur les fachos ! p. 280
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9. Cabu Globe-trotter (1987-2015) p. 284
Revoir Paris p. 306
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10. Charlie Hebdo : deuxième acte (1992-2015) p. 312
Peut-on (encore) rire de tout ? p. 342
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11. Le 7 janvier p.350
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Cabu, te tire pas ! p. 356
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Bibliographie p. 362
Index des noms de personnes p. 366
Notes p. 374
Remerciements p. 378
Crédits photographiques p. 380
À quinze ans, Cabu publie son premier dessin dans la presse. Pendant plus de soixante années, pas un jour sans qu'il n'ait pris son crayon. Dessin d'humour, caricature, reportage en France et à travers le monde, illustration, improvisation en direct à la télé : Cabu a tout fait. Inventé des archétypes, comme le Grand Duduche et le Beauf. Fait partager ses passions pour le jazz et Charles Trenet. Mené des combats sans relâche pour le pacifisme, l'écologie, la liberté d'expression, la tolérance.
Cabu gardait tout, carnets de croquis, photos, coupures de presse, documentation, pièces de procès… Cette biographie très documentée est écrite par Jean-Luc Porquet, qui a bien connu Cabu et interrogé tous ses proches, famille, amis, collègues. Elle s'appuie également sur des archives incomparables communiquées pour la première fois par sa femme Véronique. Elle nous permet de découvrir un dessinateur mais aussi un homme exceptionnel.
L'auteur :
Jean-Luc Poquet est journaliste au Canard enchaîné, où il signe notamment la chronique « Plouf ! », que Cabu illustra pendant près de vingt ans. Il est par ailleurs l'auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages, dont Lettre au dernier grand pingouin (Verticales, 2016).
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